[RP] Ca s'en va et...ça revient, puis, ça s'en va...encore

Nombre de messages : 102 Date d'inscription : 15/02/2011

Railly.
Sur un coup de tête et de nerfs, Keridil avait dit : Della fais tes bagages on y va !
Bon, il y avait mis les formes et le vouvoiement. Il avait aussi pris soin de juger, selon les dires peu objectifs de la blonde, si les lieux lui plairaient, et ils avaient laissé Charles et toute l'armada.
Ils n'arrivaient que tous les deux, avec leurs chevaux et peut-être une besace chacun.
Après un certain nombre de jours de route au grand galop, ils arrivèrent. L'Amahir eut le temps d'admirer le paysage bourguignon, si familier à ses yeux.
Ainsi donc il était sur les terres de la Reyne elle-même, si c'était pas classe. Et puis pour la première fois, il voyait Railly, terres de son épouse, et un peu de lui évidemment.
Les vignes étaient en effet jeunes, bien qu'il n'y connaisse rien en la matière. Le personnel était assez nombreux, plus qu'à Bréméan et moins rustique au demeurant.
Keridil se plut en ces lieux et la première journée passa plutôt vite. Ils devaient rester une semaine. Della avait à faire en Bourgogne, et lui même trouverait bien des occupations. Arpenter les recoins du château serait déjà un travail fort prenant, mais il voulait à tout prix connaître ses propriétés, mieux que les serviteurs. Après tout, il était ici chez lui.

Plus tard, ils iraient voir Digoine, ça lui ferait plaisir avait-elle dit, et puis on le sait, Keri Keri aime bien Eusaias, il aime bien les bourguignons en général, ne serait-ce que de réputation. Il n'y en a pas un qui aie un caractère stéréotypé. Au moins, ils sont drôles, pas comme les orléanais qui parfois l'exaspèrent et qui ont causé son départ de Bréméan sans prévenir, enfin si, mais sans préméditer disons.

Alors qu'ils n'avaient encore rien fait, qu'ils n'avaient pas franchement profiter de ces "vacances" improvisées, Railly version mâle fut dérangé.
Une lettre de pôpa arrivait. Pas courant mais soit. Il la parcourut, afficha sa fameuse et désormais célèbre moue, s'habilla et se rendit auprès de son épouse. Elle hurlerait, à moins qu'il ne choisisse les mots.

Della, ma mie. Je dois vous entretenir d'une chose.

Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 25/11/2009

L'on sait la passion qui lie Della et la Bourgogne, plus encore Della et les vignes.
On ne s'étonnera donc pas du fait qu'à peine arrivée, elle soit partie faire le tour du vignoble, regarder, voir, toucher et caresser le bois nu mais porteur de promesses. La seine qui remonterait bientôt dans ses sarments, c'était son sang, sa vie.

La Renarde Noire rentra de cette promenade heureuse ! Le monde était beau, la vie était magnifique, rien ne pourrait lui ôter ce sourire de bonheur !

Rien ?
Hum...cela reste à voir.

La jeune femme ôtait son manteau lorsque son époux arriva avec l'intention de lui parler.
Heureuse, encore, elle se tourna vers lui, lui offrant cette part de bonheur qui illuminait son regard lorsqu'elle croisa le sien...nettement moins lumineux.
Mais elle chassa volontairement la drôle d'impression qui tentait de la gagner en répondant, toujours heureuse.
Oui, mon Ange ? De quoi voulez-vous m'entretenir ?
Peut-être était-il un peu fâché qu'elle soit sortie sans lui...

Nombre de messages : 102 Date d'inscription : 15/02/2011

Meuh non il était pas fâché pour si peu. En revanche, elle, le serait qu'il parte sans elle à perpète et pour un temps indéterminé, mais il suffisait de savoir présenter les choses.
Si on invoquait l'autorité de la vénérée Béatrice, elle ne refuserait rien hein ?

Della, notre suzeraine, votre amie, Sa Majesté lève le ban Royal.
L'Alençon et le Maine sont menacés par les Lunes Pourpres, et le Duché d'Orléans appelle sa noblesse à prendre les armes aux côtés de sa souveraine.
Mon père me fait l'insigne honneur du commandement des Lames.

Honneur tu parles, ça l'embêtait plus qu'autre chose.

Malheureusement, cela signifie que je dois retourner sans tarder en Orléanais afin de me joindre à l'armée.
Je ne sais guère ce qu'il convient de faire de vous. Je vous demanderais volontiers de rester ici, chez vous en Bourgogne. Vous y serez mieux que seule en Orléanais. Cependant si vous voulez venir, nous combattrons ensemble.

Si elle acceptait, il serait incapable de tenir une épée fermement sans s'inquiéter d'elle, il valait mieux qu'elle refuse, pour leur vie à tous les deux.
Il s'approcha d'elle, prenant ses mains froides dans les siennes.

Pardonnez-moi aimée, mais vous connaissez mon sens du devoir.

Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 25/11/2009

Amahir, je vais te trucider !

Ce furent les pensées de Della tandis que son époux tentait de lui faire avaler la pilule.
D'ailleurs, il dut facilement deviner ces pensées s'il l'observait attentivement. Sa bouche avait du se tordre sur une moue à la fois ennuyée et colérique, ses sourcils avaient du faire quelques mouvements significations et enfin, son regard avait du virer du bleu azur au bleu acier.
Oui, c'était une caractéristique des Volvent aux yeux bleus, ce changement de couleur.
Acier = tire-toi tant qu'il est temps.
Elle frissonna lorsqu'il lui prit les mains, la chaleur des siennes réchauffèrent tout son corps, en l'espace de ce frisson.

Puis, la colère laissa la place à la déception.
Elle s'était fait une joie de passer du temps avec Kéri, ici, en Bourgogne, lui montrer sa Bourgogne, l'emmener là où la terre est belle, là où les vignes courent si loin qu'on pense qu'elles touchent le ciel...Là où elle avait ses racines.

Alors, après un long soupir :
Je reste ici, mon Ange...Je ne peux pas repartir déjà et...l'idée de me battre...Elle libéra une main tout en parlant et la passa sur son ventre, dans un geste irréfléchi, protecteur...Mais me séparer de vous, encore une fois et pour vous voir partir combattre...j'en suis si désolée.
Lui dirait-elle qu'elle trouve cela injuste et qu'elle enrageait ? Non.
Non, elle garderait cela pour elle...et quand son époux serait parti, elle irait passer sa rage dans ses vignes !

Nombre de messages : 102 Date d'inscription : 15/02/2011

Zut ! La parade n'avait pas pris, et la colère il l'a sentie. Il l'a vu l'œil qui voulait dire : je vais te transpercer là tout de suite. Pourtant il voulait lui offrir leur moment rien que pour eux. Si si c'est vrai, en plus Railly c'était chouette au final !
Ce qu'il aimait encore moins que la colère, c'était la déception, et quand le bleu des yeux redevint azur, et humide, il s'en voulut plus encore que quand elle avait eu le regard assassin.
Oui, pendant qu'elle était énervée, elle était Della. Elle était fougueuse et passionnée, et puis reçu à coup de botte, il aurait eu moins de regrets à partir. Pour le coup ce serait une déchirure.

Une autre se fit quand il la vit mettre la main là où devrait un jour peut-être grandir un bébé.
En effet, il ne la voulait plus jamais sur un champ de bataille. Était-ce là la place d'une femme en plus ? Non pas vraiment. Non pas du tout.

Je suis désolé également ma douce.
Je...je préfère vous savoir ici à vrai dire, en sécurité, et bien entourée. Et ne rentrez pas en Orléanais hein. Je reviens vous chercher une fois les batailles finies. De toute façon c'est toujours pareil. On passe deux semaines à attendre des ennemis qui ne viennent pas et on rentre.
Ne vous inquiétez pas. Je vous promet qu'on l'aura ce temps pour nous en Bourgogne.

Son doigt se posa sous son menton qu'il releva.

D'accord ?

Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 25/11/2009

Elle hochait la tête, sans dire un mot, en l'écoutant.
Bien sûr, il avait raison.
Et bien sûr, elle préférait rester en Bourgogne.
Mais rester avec lui, ça, c'était le plan !
Pas toute seule !

Elle releva la tête, aidée par le doigt de son époux et vaincue, elle lui répondit dans un souffle :
Oui.

Elle se blottit ensuite contre lui, le serrant contre elle, savourant d'être là, près de lui, encore un peu.
Et menaçante, elle reprit :
Si vous essayez de ne pas revenir, je vous avertis que j'irais vous chercher où que vous soyez !
Et même chez le Très Haut, pensa-t-elle avant de l'embrasser tendrement.

Nombre de messages : 102 Date d'inscription : 15/02/2011

Et ça revient encore...plus tard.

Keridil d'Amahir avait choisi le coche cette fois. Il aimait les chevauchées, mais cette fois, il était parti avec ses gens, quelques malles, un enfant qui commençait à faire son poids, une nourrice qui s'était avérée bavarde et un page qui, lui, avait du rendre les armes devant la langue acérée de la bonne d'enfant.
Désireux de passer un temps conséquent à Railly afin d'honorer sa promesse, le brun avait pris soin d'officialiser son départ, et devant le carrosse frappé de Bréméan, un garde ouvrait la voie.
Le voyage n'était pas des plus longs, mais trois, voire quatre jours, c'est toujours épuisant.
Entre changement des chevaux, arrêts aux douanes respectives du Berry et de Bourgogne, bébés qui piaillent, il était bien content de voir les couleurs de Railly apparaître au loin.
Là, il sortit la tête du coche.

Holà garde ! Tiens haut nos armes !

Et le garde de lever la bannière flottante aux chevrons de Bréméan.
Oui, le Seigneur orléanais arrivait tel le sauveur venant libérer sa belle d'un dragon appelé solitude.
Il était tout fier sur sa banquette.

[Un petit peu après]

Le messie faisait son entrée dans la cour de la Demeure. La bien-aimée serait-elle là ? Prompte à le recevoir, espérons le !
Galant, il laissa descendre la nourrice et ses linges emmêlés. La bougresse avait au moins dix couches de laine sur le cul, et c'est tout juste si elle n'avait pas emmitouflé Charles dans un linceul. Julien descendit aussi, et fringant, ce fut le Chancelier qui mit pied à terre le dernier, avant de passer la haie d'honneur que lui faisaient ses deux serviteurs.
Pas de Della dans la cour...bon.
Il pénétra dans le châtelet, bottes résonnant sur les pavés. Ôtant ses gants, il les remit à ce qui semblait être l'intendant des Volvent. Ne l'ayant vu qu'une fois, le brun ne chercha pas vraiment à confirmer sa pensée.

Bonjour mon brave, mon épouse a-t-elle été prévenue de ma venue ? Arrive-t-elle ?

Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 25/11/2009

C'était aujourd'hui !!!
Aujourd'hui que son Prince Charmant, son Cygne Blanc, son Kéri Kéri Chéri revenait !!!
Enfin...

Depuis la matinée, la Dame de Railly s'était pomponnée.
Bain aux huiles parfumées.
Huile parfumée en friction.
Cheveux lavés, brossés, séchés, nattés, attachés, impeccables.
Robe simple mais élégante, coiffe discrète et diadème.
Bagues habituelles, bracelet si particulier, collier de perles fines.
Dernière touche parfumée...lavande.

Des heures à se faire belle, à se complaire à imaginer le retour du Prince Charmant...à soupirer comme la Belle tout en haut de sa tour, à s'impatienter du retard...qui déjà grignotait sa patience.

Della tournait et tournait en rond dans la chambre des Seigneurs, allant et venant de la fenêtre de gauche à celle de droite, guettant le retour tant attendu !
Le temps passait.
Le repas de la mi-journée fut pris du bout des lèvres. Heureusement un délicieux hypocras vint soulager son impatience et quelques biscuits au gingembre la ravigotèrent.
Rhaaa...qu'il était long ce temps des retrouvailles à enfin venir !
Allait-elle devoir reprendre cette fichue broderie dont elle n'avait que faire ???

Non !
Non...il lui sembla entendre des pas de chevaux et le bruit caractéristique d'une voiture entrant dans la cour de Railly...Vite, sans même s'assurer par un regard à la fenêtre que c'était bien l'Attendu, elle dévala l'escalier en prenant soin quand même de ne pas dégringoler, et alors que l'époux adoré demandait après elle, elle lui tomba dans les bras, le serrant le plus fort qu'elle pouvait et le couvrant de baisers.
Vous êtes là...Entendit-on encore avant qu'elle n'enfouisse son visage au creux du cou de Kéri.

Nombre de messages : 102 Date d'inscription : 15/02/2011

L'intendant n'eut pas le temps de partir qu'on lui sautait au cou. Pour un peu il aurait eu un mouvement de recul, mais l'odeur annonça Della d'Amahir-Euphor de Volvent de Montestier et de la Mirandole. Un si petit prénom pour tant de noms.
Faudrait trouver un moyen de mettre du Castelmaure là-dedans et on aurait la classe internationale.
Mais bref, ne nous perdons pas en vaines discussions.

Keridil retrouvait son amoureuse, son épouse tant aimée.
Le brun se plaisait à Railly, rien que de l'y savoir elle aussi. Il était évident que la blonde l'attendait. Elle était mise simplement, mais avec une élégance qu'elle ne porte pas dans l'intimité. Ces cheveux soigneusement brossés, ces bijoux, mais surtout ce parfum.
L'orgueil de l'Amahir fut flatté au plus haut point. Il avait voulu arriver en sauveur, il était reçu comme tel.
Avoir une femme aimante, n'est-ce pas ce que chacun devrait être en droit de désirer ?
Quand on pense que tous deux, Della et Keri Chéri avait un temps durant vanté les mérites d'un mariage arrangé et sans amour, fous qu'ils étaient alors.

L'avenir nous dira si les choses se gâtent, mais à les voir là, c'est plutôt bien parti.

Bréméan répondit aux paroles de Railly par un souffle dans son cou, et par une main qui étreignit ses cheveux. Avant de passer ses doigts sur la taille de l'aimée.
Un instant il la regarda en souriant, puis il prit enfin la parole.

Je suis là, et j'y reste cette fois.

Quelques mèches de la blonde furent passées derrière une oreille.

J'ai faim ma Della, et j'ai soif de vos paroles. Peut-on se faire servir, je veux que vous n'ayez de cesse de me raconter votre temps passé ici. Et après si vous le voulez, vous m'apprendrez à soigner des vignes.

Oui, parce que le temps perdu, on ne le rattrape pas en perdant encore plus de temps.
Dans l'euphorie des retrouvailles, le bougre avait oublié Charles, la nourrice et Julien.