Tour d'angle et pigeonnier

Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 25/11/2009

Citation :: Votre Majesté,
Ma Suzeraine,
Chère Béatrice.

Bonjour !

Comment allez-vous, ma Suzeraine ?
J'ai été tellement inquiète lorsque j'ai appris que vous aviez été la cible de brigands.
Heureusement, j'ai pu avoir de vos nouvelles et j'ai été rassurée.
Ne me faites plus jamais une telle frayeur !
J'étais prête à filer tout droit botter le séant de ces rustres !

Pardon d'être familière avec vous, mais vous m'êtes si chère, je m'inquiète pour vous.
N'oubliez jamais que je suis là, pour vous, en cas de besoin, à Railly.

Je ne vous retiens pas plus longtemps, je sais votre temps compté.

Demain, je reviendrai à vous avec un courrier moins intime, à propos de Diplomatie.
Mais ce sera pour demain, aujourd'hui, juste le plaisir d'écrire à une Amie.

Qu'Aristote vous garde.

Amitiés.

Della.

Fantôme Illustre Nombre de messages : 533 Date d'inscription : 30/09/2008

Citation :: Della,
Juste Della, chère amie,

Dans votre correspondance privée, ne nous appelez pas Majesté ; c'est déjà assez de l'entendre tous les jours sans pouvoir s'en plaindre, car ce sont là les convenances qu'il faut respecter. Mais dans l'intimité d'un courrier ou d'un boudoir, oubliez-le, vous nous ferez plaisir. Nous vous avons jadis bien parlé de ces femmes que nous incarnions, la fille, la duchesse, l'épouse, en plus d'être Béatrice. Désormais rien ne nous va moins que le « Nous » pourtant dit « de Majesté », car nous avons le sentiment de disparaître tout à fait sous cette charge. De n'être plus ni femme, ni fille, ni mère, ni nous-même, d'être juste la Reine. Jamais le « je » ne nous aurait aussi bien été.

Faites-nous nous sentir encore votre Duchesse, votre Béatrice.

Nous allons bien. Nous avons craint la gangrène – nous disons « craint » mais, que le Très Haut nous pardonne, c'était plutôt « espéré » – qui est désormais exclue, tant notre rétablissement fut prompt. La blessure n'était que superficielle.

Mais quoi qu'il nous arrive, nous vous en prions, ne volez pas à notre secours. Vous êtes celle sur laquelle nous nous reposons, et nous avons bien plus besoin de vous pour veiller sur nos affaires bourguignonnes, pour, si les choses devaient mal tourner, s'assurer que nos fils ne manquassent de rien, que pour venir à notre secours auquel auront déjà volé tant d'autres. Il y a tant de mouches autour d'un cadavre... Nous avons plus d'inquiétude pour ce qu'il adviendra de nos affaires et de nos proches si nous partions, que pour ce qu'il peut nous arriver à nous-même.
Au sujet de nos affaires bourguignonnes, nous voulons savoir s'il vous plaira de reprendre votre rôle de nous représenter au collège de la noblesse de Bourgogne, ou si vous préférerez vous en abstenir, sachant la position délicate dans laquelle cela nous mit jadis.
Si vous le voulez, cette charge de nous représenter est vôtre. Si vous le préférerez, ce sera celle d'Apolline de Castelmaure-Caurel, notre sœur, et votre devoir sera de la conseiller comme vous l'auriez fait si nous étions là. Nous nous permettons de vous demander, Della, de garder un œil discret et sans jugement sur elle, et de l'orienter au sein de la société bourguignonne. Elle revient juste de Bretagne où les mœurs sont différentes, et il se trouve bien trop de prédateurs – flagorneurs ou lubriques – en Bourgogne pour que nous ayons des raisons de nous inquiéter pour elle.

Della, prenez soin de vous.

B.d.C.

PS : Nous avons reçu votre courrier sur la diplomatie qui, nous l'avouons, vient à point nommé alimenter notre moulin face aux Pairs qui ont, sur la diplomatie royale, une idée à peu près aussi précise sur sur le tissu qui convient le mieux à la réalisation d'une chainse d'hiver. Sans le savoir, vous nous avez aidée ; la contrepartie est, il faut le concéder, que les Pairs eux-mêmes mettront du temps à s'accorder sur la réponse à donner à votre lettre...

Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 25/11/2009

Citation :: Chère Béatrice,
Ma Duchesse,
Mon amie.

Le bonjour vous va !

Pardonnez-moi de ne pas avoir été plus rapide à vous répondre.
Je n'ai aucune bonne excuse à part le fait que j'étais occupée.

Je suis ravie de savoir que votre rétablissement est sur bonne voie.
Lorsqu'on touche à vous, mon amie, c'est à moi que l'on touche, c'est ainsi, je n'y peux rien.
Pourtant, je vous promets de faire ce qu'il vous plait et rester à veiller sur la Bourgogne, notre Bourgogne.
D'ailleurs, je ne peux me résoudre à choisir l'Orléans et je suis revenue, espérant emmener mon époux dans ma suite mais ce ne fut pas le cas. Il partit pour la levée de ban. Reste l'espoir qu'il viendra un jour à voir en la Bourgogne une terre promise et qu'il y choisira de vivre également.
Pour l'heure, la solitude ne m'est pas désagréable. Le printemps est à nos portes et Railly attend le bon moment pour exploser de vie !

A propos du Collège de la Noblesse, il m'a été demandé si j'avais à nouveau vos voix.
Votre proposition me touche, vous vous en doutez.
L'expérience m'a appris certaines choses et je crois pouvoir dire aujourd'hui que je suis prête à reprendre cette tâche de vous représenter.
Je le ferai avec plus de sagesse et je prendrai le temps nécessaire pour vous consulter sur les points les plus délicats.
Aussi, je réponds donc positivement à votre demande.

J'apprécie beaucoup votre soeur, elle est ambassadrice, comme vous le savez et semble prendre sa tâche très à coeur.
La Bourgogne est un beau Duché, elle apprendra à l'aimer et elle en oubliera la Bretagne, un peu comme Blanche.

Concernant la Diplomatie...Ciel ! J'ai allumé un feu qui risque bien de me voir traîner en procès pour haute trahison !
D'ailleurs, afin de ne plus tendre la perche à certaine vilaine langue, puis-je vous demander de prendre un peu de temps afin de passer au Conseil ducal de Bourgogne duquel vous avez les clés, afin de prendre connaissance des minutes de cette discussion et peut-être, y donner votre avis ? J'abuse. Pardon.

Laissons ces tracasseries et achevons sur une note joyeuse...Flex, le frère de Angélyque est en Bourgogne et ça ravage le paysage !!!
Cet homme est trop, dans tous les sens du terme...mais je ne peux m'empêcher de lui trouver un petit côté charmeur. J'adore écouter les récits de ses exploits pittoresques et digne d'un magnifique bouffon !

Prenez soin de vous, ma Duchesse.
N'oubliez pas que je suis là, si vous avez besoin de moi, j'accours.

Qu'Aristote vous bénisse.

Amitiés.

Della.

Railly, 6 mars 1459.

Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 25/11/2009

Citation :: Ma chère Béatrice,
Ma Duchesse,

Le bonjour vous va !

Pardonnez-moi de n'être pas très loquace ce jour mais je m'apprête à faire un court séjour en Champagne et mes derniers bagages m'attendent.
Pourtant, je ne pouvais retarder l'annonce de cette nouvelle que j'ai à vous faire et qui, peut-être, vous étonnera.
Il s'agit de mon adoption par sa Grâce la Duchesse Angélyque de la Mirandole, faisant ainsi de moi, sa fille...forcément.

Vous savez mon amour et mon attachement aux Renarts.
Je n'oublie pas que c'est par amitié pour feu mon frère que vous me prîtes à vos côtés, ce qui me donna cette chance inouïe de partager votre vie jusqu'à aujourd'hui.
Pourtant, il est un Renart aujourd'hui qui me renie et qui réclame la place qu'il a refusée il y a bien longtemps, je parle de Godefroy, mon frère qui veut devenir le chef de famille et me chasser. Peu importe la raison, la jalousie le mène. C'est tout.
Beaucoup d'autres de mes parents me soutiennent dans ma démarche et c'est avec l'approbation de plusieurs d'entre eux que j'ai accepté cette adoption après avoir prié longuement le Très Haut de m'éclairer sur le chemin à prendre désormais.
Mon époux lui aussi approuve ce choix.

J'avais à coeur de vous tenir informée également.

Que le Très Haut vous bénisse, ma chère Béatrice.

Amitiés.

Della.

Railly, le 8 mars 1459.

Nombre de messages : 102 Date d'inscription : 15/02/2011

Citation :: Della !
Mon épouse, ma mie, ma bien aimée.

L'enfant que je suis vient de se voir refuser un jouet, un loisir.
Vous le saviez peut-être d'autre que moi, mais j'avais prétendu au poste de Premier Secrétaire d'Etat. Oh je ne doutais pas d'être le candidat le plus sur d'obtenir le siège au sein de la si décriée Curia Regis, aussi comptais-je sur l'annonce du résultat pour vous surprendre.
Je fus dans cette affaire arroseur arrosé, et je fus moi-même surpris que mon nom ne figurât même pas dans la liste des gens remerciés.
Vous me connaissez, je boude, et qu'ai-je fais à ma dernière bouderie ? J'ai fuis Orléans pour Railly.
Ce jour je fais de même, je vous rejoins, je veux vos doigts dans mes cheveux. Je suis triste et amer.
La levée de ban me laisse aussi sur ma faim, pas même un brigand de bas étage à rosser, je vous ai quitté pour rien, je reviens pour tout.
A quoi bon vivre en Orléanais si l'on nomme en conseillère de Sa Majesté des Languedociennes. Oui, c'est cette Alandrisse qui parla sans finesse et sans qu'on l'y invite, à l'Union des Deux-Fleuves, que l'on me préfère.
Oh, vous vous doutez bien que je ne mets pas cette préférence abjecte sur le dos de Béatrice, vous savez comme moi qu'elle est l'instrument de tout ce microcosme parisien qui avait trouvé en moi matière à crier au favoritisme.
L'on disait déjà que son vassal serait nommé. Diantre que j'aurais aimé que ce soit vrai.
Qui eut cru qu'être vassal de la Reyne dé serve un jour ? Le monde chancelle ma douce, on ne respecte plus ce qui doit l'être, et l'on trouve anormal de préférer un proche à un sombre inconnu.

Sachez qu'on ne me verra plus à Paris avant moult !

Au sujet de Paris. Vous le savez, j'ai été nommé Chancelier d'Orléans, et je quitte les Ambassades. Je suis las, et puis je risquerais de croiser la Montbazon au salon des diplomates. J'avais déjà suffisamment eu de griefs avec Argael pour enchaîner avec elle. Je crois que les merveilleuses plumes du PSE sont réservées à des gens manquant cruellement de diplomatie, et c'est bien triste.

Je viens ce soir. Charles sera avec moi.
Si vous pouviez me faire préparer un bureau, vous seriez un ange. J'ai beau me retirer en Bourgogne, je n'en reste pas moins homme d'affaire.

Je vous embrasse tendrement ma douce et je vous aime.

Keri.

Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 25/11/2009

Citation :: Kéri Chéri,
Mon époux bien aimé.

Quelle injustice vous me racontez-là !
C'est absolument incompréhensible que l'on ait pu vous écarter de ce poste pour lequel vous étiez tailler !
Tout cela à cause de ces vils gens qui pleurent parce que la Reyne ne fait pas leurs caprices à eux !
Tout ceci est décourageant.

Mais ceci a aussi un bon côté. Vous me revenez enfin !
Je vous promets de vous gâter pour vous faire oublier cette déconvenue que vous vivez.
Vous verrez comme Railly est un endroit fait pour reprendre des forces. Il y fait calme, le printemps sème ses prémices et déjà la terre se prépare aux travaux de saison.
Vous viendrez avec moi aux vignes, je vous apprendrai à en prendre soin.
Le soir, nous raconterons des histoires à Charles et lorsqu'il sera couché, nous dégusterons un Chablis délicieux avec quelques gourmandises que vous aimez tant, ces fameux macarons dont on est venu me parler jusqu'ici !
Oui oui, vous lisez bien, mon Tendre, jusqu'ici...C'est votre Diplomate Pomdunor qui est venu chercher ce trésor dont vous aviez promis la récompense.
Je vous reconnais bien là, mon Prince...Un vrai coeur d'enfant.

Je donne des ordres pour que l'on vous prépare un lieu de travail, mais je veillerai à ce que vous n'abusiez pas. J'ai envie de passer du temps avec vous, vous me manquez.

Je vous confie à la bonne garde du Très Haut.
A très vite.
Tendres baisers.

Della.

Fantôme Illustre Nombre de messages : 533 Date d'inscription : 30/09/2008

Citation :: Chère Della,

Nous ne pouvons que vous pardonner de n'être point loquace, quand il nous est rarement donné plus de cinq minutes chaque jours pour l'être à titre personnel.
Sans doute trouverez-vous ce message à votre retour de Champagne.

Votre adoption a été pour nous une surprise et nous a plongée, il nous faut le dire, dans un scepticisme qui perdura quelques jours, avant que d'autres arguments ne nous fassent entendre raison. Il y a chez les Mirandole autant de vertus que de vices ; nous avons jadis méprisé la Baronne d'Ancy pour la désinvolture de son caractère. Nous avons désormais de l'estime et de l'affection pour celle qui portera bientôt le titre mérité de Duchesse de Charolles, mais comprenons mal que vous, fière Renarde, l'ayez prise pour mère, quand elle fait une excellente amie et confidente. Nous avons grande amitié pour le Duc de Saint-Fargeau ; et il faut bien cette amitié pour lui pardonner d'avoir pour fils le très exubérant Enguerrand, dont vous faites l'éloge. Un homme de grand caractère, mais bien tout sauf exemplaire, ne pensez-vous point ?
Ce nom que vous endossez désormais, nous aurons du mal à nous y faire, nous ne le cachons pas ; nous avions déjà du mal à vous voir prendre celui d'Amahir-Euphor, et désormais le préférerions-nous presque à la Mirandole. Mais cela vient sans doute de notre aversion pour l'adoption en générale, et de notre très grande rigueur, lorsqu'il s'agit de patronymes et de sang ; pardonnez-nous, Della, d'honorer le sang et la naissance, que l'on porte comme un fardeau... Je vous ai trop bien expliqué déjà en quoi mon nom avait été un carcan et une auréole à la fois. Pourtant même après le mariage, nous n'y renonçons pas.

Il n'aura fallu qu'un mois depuis votre retour à Railly pour que ces mots, cet éloge de votre noir et blanc, qui justifient les armes de Railly, soient balayés par cette adoption. Dites-nous que vous prendrez une brisure qui vous fera porter du noir et du blanc... Gardez cela de la Renarde, Della, si nous n'avions qu'un vœu à formuler pour bénir cette adoption.

Quant à votre frère... Les envieux sont multiples, mais vouloir vous diminuer quand au milieu de cette famille, vous êtes la seule à vous être autant élevée et méritez tant par votre naissance que par votre implication politique et auprès de nous les grâces qui vous sont rendues et la réputation dont vous jouissez est la meilleure preuve que de tous les envieux, il est le pire, ce qui est un grand mal quand on considère qu'il est votre frère.

Nous comprenons votre amour et votre retour en Bourgogne ; et nous vous en rendons grace, Della. Puisse votre époux nous pardonner ! Nous espérons que lui aussi se porte bien.

Que le Très Haut vous garde tous deux,

B.d.C.