[RP fermé] La convalescence

Fantôme Illustre Nombre de messages : 533 Date d'inscription : 30/09/2008

[Chastellux, dans l'intimité d'une quarantaine à demie feinte]

Sous la bonne garde et amitié de sa chère et si proche Della, la Reine était au lit, et souvent dormait, parfois lisait, et mangeait fort peu, ce qui était le premier signe qu'il y avait quelque chose de brisé dans sa constitution, quelque chose à soigner...

Ce jour-là, se réveillant d'une longue sieste, elle prit la main de Della qui lui apportait sa décoction.

-"Dites-moi... J'ai revé d'Apolline... Comment ai-je pu la négliger autant ! Elle ne venait même pas au Louvre. Comment va-t-elle ? Est-elle tou... toujours sous vos ordres à Saint-André ?"

Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 25/11/2009

Chaque jour qui passait était un pas en avant, faisant grandir l'espoir d'une guérison qui tardait à venir.
Lorsque Béatrice dormait, Della priait.
Lorsque Béatrice était éveillée, Della était là, près d'elle...Tantôt à lui lire quelques odes et poèmes, tantôt à seulement lui tenir la main, tantôt à tenter de lui faire prendre quelque nourriture variée et la plus fraîche possible.

Le bol fut déposé sur une petite table, le remède était un peu trop chaud pour être bu de suite et Della s'assit, serrant la main qui venait de prendre la sienne.
D'un sourire, elle chercha à apaiser son amie. Ce sourire était aussi un moyen de gagner du temps, avant de répondre, en cherchant les mots qui ne devaient pas peiner Béatrice. Tout mais pas la faire souffrir encore.
Peut-être Apolline préfère-t-elle le calme de sa demeure à l'agitation de Paris...Parfois nous aussi, n'est-ce pas, mon amie, regrettons-nous notre Bourgogne lorsque nous sommes là-bas...Apolline semblait fragile, Della ne l'avait que peu rencontrée mais chaque fois, elle avait l'impression d'avoir un oisillon tombé du nid devant elle. Comment ces deux-là pouvaient-elles être soeurs ? Sans doute comme Godefroid avait pu être son frère à elle, la Renarde.
Sachant qu'elle ne pourrait taire une réponse que la Reyne attendait, elle reprit d'une voix calme : On m'a rapporté que votre soeur s'était retirée dans un couvent. J'ignore lequel...Personne n'a pu me donner la réponse, de même que je ne sais quand sa retraite prendra fin.
La jeune femme, triste d'avoir à annoncer pareille nouvelle à son amie, cacha son trouble dans le tourbillon de la cuillère qu'elle tourna dans le bol.
Je pense que cela doit être bon, à présent.
Buvez, Béatrice...Cela vous fera du bien.
Se levant, Della entreprit d'ajouter un oreiller à ceux déjà posés dans le dos de Béatrice et elle lui présenta le bol d'où une odeur de miel et de sauge s'échappait.