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 Visite d'un homme. Visite d'un Belrupt.

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Philip de Belrupt
Mignon du Maître des lieux
Philip de Belrupt


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Date d'inscription : 07/10/2012

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MessageSujet: Visite d'un homme. Visite d'un Belrupt.   Visite d'un homme. Visite d'un Belrupt. Icon_minitimeDim 7 Oct - 22:37

Philip, intrigué, entrait dans la cour du palais. Invité par un Prince de France suite à une seule conversation hasardeuse en une taverne … Une discussion d’une trentaine de minutes, pas plus, et déjà invité dans son palais ducal. Pourquoi un prince de France inviterait-il un simple fils de seigneur lorrain dans son château ? Phil n’avait rien d’extraordinaire. Une beauté, peut-être. Sa mère le lui disait souvent. Ce fut la seule femme qu’il n’ait jamais aimé, sa mère. Le restant des femmes le dégoûte, le répugne, l’écœure. Il avait de l’antipathie, beaucoup, à l’encontre de la gente féminine. Misogyne, certainement. Cette haine envers les femmes, il ne savait pas d’où elle provenait … mais elle était si profonde, aussi profonde que son attirance vers les hommes. Peut-être que Charlemagne était, lui aussi, attiré par la gente masculine … Qui sait. Philip s’arrêta devant les deux gardes qui étaient à la porte. Ils devaient être certainement au courant qu’ils allaient recevoir la visite d’un Belrupt. Il l’espérait, tout du moins. Cela serait certainement bien plus simple de pénétrer dans le château si sa venue était attendue.

« Son Excellence Philip de Belrupt. Attendu par Son Altesse Royale. »

Le silence fut long, et inquiétant. Il n’était pas réellement long. Quelques secondes seulement. Mais de longues secondes, et pesantes. Peut-être les gardes n’allaient-ils point le laisser passer. Peut-être. Les deux hommes, robustes, se déplacèrent et laissèrent passer le jeune Belrupt, qui pressa le pas en entrant dans le château. Chacun de ses pas raisonnait dans le couloir et dans sa tête. Il ne se sentait pas bien, alors qu’un serviteur l’accompagnait. Il ne se sentait plus bien. Moins bien que lors de sa rencontre. Moins bien qu’en entrant. Il repensait, en marchant, au visage du prince. Un visage blanc, mais sublime. Il voulait toucher sa peau, qui semblait aussi douce que de la soie. De la soie aussi blanche et douce que le gant droit de Phil. Ses lèvres l’attiraient. Mais il ne pouvait les toucher, comme son visage. Comme lui. C’était interdit. C’est interdit. Il pensait. Il imaginait. Que voulait de lui le Prince ? Juste converser quelques heures ? Parler de l’Empire, la Lorraine ? Parler du conflit entre les Von Frayner et les Belrupt ? Politique ? Charlemagne avait été flou sur l’invitation. Philip palissait au rythme de ses pas. Peut-être allait-il devenir aussi blanc que Son Altesse.

« Marche plus vite ! »

Il s’exclamait intérieurement. Le serviteur était lent, trop lent. Philip aussi l’était. L’angoisse s’était emparée de lui. En quelques minutes seulement, il était devenu aussi blanc que le Prince. Dès lors qu’il rencontrait un autre homme en privé autre que Thomas Sauveur, son cousin proche, il était angoissé. Sa timidité refaisait surface, encore. Comme d’habitude. Il pensait avoir vaincu cette timidité, se renfermement sur soi-même. Mais non, ces deniers n’avaient rien trouvés de mieux que de refaire surface ces derniers temps.

Le serviteur s’arrêta, et fixa du regard le jeune Belrupt. Il s’était bien habillé, aujourd’hui. Mieux que les autres jours. Il avait pris un bain avant de venir. Un second bain. Le premier avait été pris ce matin, en arrivant à Nevers. Le deuxième il y a une trentaine de minutes à peine. Il avait pris son gant de soie. Symbole de richesse, et de puissance. Mais il n’avait pas de puissance, non. A sa main gauche, un simple gant blanc. Il pourrait tromper des paysans, qui pourraient penser que c’est également de la soie. Mais non, un simple tissu blanc, doux et fin. Il s’était vêtu d‘une tenue foncée, noire, avec une fourrure sur son épaule droite. Une fourrure douce, aussi, et blanche. D’habitude, il s’habillait en blanc. Ils s’étaient rencontrés en blanc. Mais pour l’occasion, il allait se vêtir de noir. Une occasion unique, certainement. Ne pas venir, alors qu’il avait accepté, aurait certainement été très mal vu par le prince. Le serviteur se tourna vers la porte de bois.

« Son Excellence Messire de Belrupt est ici, Vostre Altesse Royale. »

Le serviteur annonça Philip. Son cœur battait plus vite maintenant. Il était tout blanc, toujours. L’homme tourna les talons et redescendit les escaliers, sans dire un seul mot. Philip était seul, dorénavant. Devant cette porte. Qui était derrière ? Le prince, surement. Il tenta de sourire. Le prince aimait peut-être les hommes, lui aussi. Philip avait passé la discussion à le regarder, l’écoutant attentivement et tendrement. Seul Thomas avait déjà eu ce « privilège ». Philip était froid, sinon. Froid avec les femmes. Peut-être qu’au final, le prince venait remettre Philip à sa place et lui dire son mécontentement. Philip s’était peut-être mal conduit, lui qui respecte à la lettre les codes de la noblesse. Il attendait, maintenant. Que la porte s’ouvre. Prêt à s’incliner.
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Charlemagne Henri Lévan
Maître des lieux
Charlemagne Henri Lévan


Nombre de messages : 63
Localisation : Nevers
Date d'inscription : 18/06/2011

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MessageSujet: Re: Visite d'un homme. Visite d'un Belrupt.   Visite d'un homme. Visite d'un Belrupt. Icon_minitimeLun 8 Oct - 12:44

Hospitalité. Ce précepte millénaire et abscons était une faille à la grandeur et à la morgue de Charlemagne. Tout enfant, on lui avait enseigné le recevoir : ne jamais fermer la herse devant des serfs venus se réfugier, ne jamais refuser l'asile à un allié, ne jamais refuser de recevoir un parent. Aussi, eut-il détesté le jeune Belrupt au premier regard, le Prince l'aurait invité de même. L'us venait de Bolchen, terre des Aigles et coeur battant de la maison Von Frayner. A Nevers, l'Aiglon entendait faire une Cour, plus flambante que celle du Louvre laissée à l'abandon, alors il recevrait la noblesse de France et d'Empire, dusse-t-il n'en pas sourire. De fait, comme il avait appris la présence de la Dame de Lusigny, qui l’horripilait profondément et de son époux : il les avait invité. Apprenant le séjour d'un Impérial, il n'avait pas dérogé, et déjà, l'on annonçait l'arrivée du lionceau à vue. Ordre fut donner de le ralentir.
Dans ses sombres appartements, l'Infant morose était toujours de noir. Il se regardait dans le miroir hors de prix rehaussé d'aigles bicéphales qu'il tenait de ses ancêtres. La glace avait reflété maints Castelmaure. Tous des exceptions. Tous particuliers. Devant son hérédité, il arrivait que l'héritier flanche, seul. Face à lui-même en somme, il était face à quelques vieux fantômes qui hantaient encore les couloirs de sa demeure.
De hautes bottes en hauts de chausse, un veston sombre cachant la blancheur d'une chemise de soie, un rubis à la gorge, gorge invisible à qui n'a pas l'audace d'arracher le col princier, le jeune Prince est inlassablement satisfait de lui. De qui l'être, si ce n'était de sa perfection ? Altier et droit, l'oeil marine, il s'apprête à jouer.
Comme Aimbaud de Josselinière, comme Elianor de Vergy, Philip de Belrupt est un nouveau bouffon, un nouvel être candide prêt à se faire lacérer par l'Aiglon en mal de divertissement.
Il peut être dit que, seul et sociopathe, Charlemagne de Castelmaure s'ennuie ; quand il s'ennuie, il trouve un jouet et ne le lâche plus. Le simple plaisir de torturer l'esprit, et de juger. Le jugement : un jeu fascinant.
Dans sa mise supérieure, le Prince trône et toise, regarde et écoute, voit et sent, alors dans son Olympe, au siège de ses pensées, il ourdit toujours un jugement. Toutefois, le Fils de France est pragmatique : méprisable ou estimable. Il n'y a pas de demi mesure. L'on peut se hisser de l'un à l'autre, l'on peut choir de l'un dans l'autre : une fois l'évolution actée, il n'est en revanche pas de route arrière. Celui qui déçoit paye. Celui qui trahit est puni.
Certains traîtres attendent encore la sentence du Prince blessé, et le pire félon est celui qui, garde du coeur, a chiffonné l'objet précieux.
Le coeur de l'Infant est froid. Depuis la mort de Béatrice, il est meurtri, fermé à l'humanité. Une fine enveloppe de glace le recouvre : il hiberne. S'il a cru s'éveiller au jour, il fut dupé. Tel est l'avis d'un Prince qui n'accepte pas la torture de voir ses jouets lui filer entre les doigts quand, pourtant, il les traite avec peu de scrupule. Mais devant son reflet, est-il place à de telles méditations ? Il se les fait chaque nuit depuis qu'il est seul.

Une moue se plaque sur ce visage. Les traits s'en détendent un peu. Dur toujours, il va, leste, jusqu'au Salon où il a fait mener son hôte, son repas. Reste à savoir quelle sauce saura l'agrémenter.
Sur les murs, des tentures représentent l'enlèvement d'Europe par Zeus.
Les meubles massifs portent diverses pièces d'argenterie de la meilleure facture. Quelques fauteuils épars promettent un confort luxueux. Une cathèdre froide est pourtant le choix de Charlemagne : siège de bois sculpté de ses armes, ersatz de trône. Il s'y installe, rocailleux, et blanc comme le marbre. Le bois est sombre, lui.
En vis-à-vis, de quoi ravir les fesses les plus difficiles. C'est un entretien profondément formel. Mains d'albâtre sur ses accoudoirs, le Prince promène ses doigts de reliefs creusés dans l'ouvrage. Des doigts fins et neufs.
Tôt, l'on annonce l'Excellence. Un rictus fend le visage adamantin. Un hochement de tête, et la porte peut s'ouvrir sur l'impérial, qui s'un mouvement, est invité à s'asseoir devant un hanap doré rempli de Chablis. Un Chablis venu d'autres terres princières. Un nectar que ne refuse jamais le palais délicat du Soleil.

Enfin, après avoir observé plus avant son hôte, le regard sévère et inquisiteur. Après lui avoir trouvé quelques attraits, en esthète, et quelques matières à disserter de la beauté de la nature, comme artiste accomplie et plurielle, le Duc du Nivernais inspire, prenant une gorgée de son vin. Reposant la coupe dans un léger tintement métallique, et croisant les doigts, il engage ce qui pourra ressembler à une conversation.

Soyez le bienvenu au Palais Ducal de Nevers, résidence et chef lieu des Ducs du Nivernais depuis des siècles, et dans ma famille depuis trois générations.

Excusez du peu. Toutefois, être invité chez un Prince dont la Maison était illustre et ancienne, dont la pureté du sang ne souffrait aucune contestation, et que ce Prince vous fasse l'honneur d'un tête à tête relevait d'une solennité presque religieuse. Austère, Charlemagne se gardait de déroger à l'obséquiosité consacrée de son domaine.

Mais je gage, Excellence, que vous n'êtes pas ici pour moi. Toutefois, j'aurais été...

Hypocrisie enseignée par le réformé Sancte à l'oeuvre, teintée d'un soupçon d'orgueil naturel à l'Altesse.

...peiné d'apprendre qu'un Belrupt, et de fait patriote d'Empire, soit de passage ici sans m'en faire les égards.
Mais, dites-moi ce qui vous mène ici. Et si votre séjour devait se prolonger, croyez bien que prenant votre nom en gage, vous aurez l'Hospitalité.
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Philip de Belrupt
Mignon du Maître des lieux
Philip de Belrupt


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MessageSujet: Re: Visite d'un homme. Visite d'un Belrupt.   Visite d'un homme. Visite d'un Belrupt. Icon_minitimeLun 8 Oct - 20:46

« Cela est plus qu’un honneur, pour nous, d’être ici. C’est un plaisir, vostre Altesse. »

Le Prince était froid. Très. Envers Philip. Pour une bienvenue, il avait connu mieux. Moins froid. Moins austère. Il pouvait jouer à ce jeu, aussi. Il le faisait, tout le temps - avec les femmes. Il n’appréciait guère le faire avec les hommes, mais il pouvait. Même si l’interlocuteur était Prince de France. De tous les hauts nobles qu’il connaissait, jamais quelqu’un ne lui avait parlait aussi froidement pour l’accueillir. Il rageait. Intérieurement. Il rageait que le Prince n’était pas plus intéressé par Philip. Il rageait que le Prince n’était pas lui aussi attiré par les hommes. Il rageait que le Prince le regardait plutôt comme un bouffon qu’un homme égal à lui. Il rageait que le Prince ne le regardait pas comme Philip l’avait regardé, avec tendresse.
Il avait repris des couleurs, depuis l’entrée. Ambiance morose. Humeur noire, peut-être, du fils de feue Béatrice. Noire comme ses cheveux, qui paraissent doux. Cette envie de le toucher n’avait pas disparue. Elle était toujours là, au fond de lui, présente, malgré le ton employé par le Prince. Peut-être qu’à son âge, on ne lui avait pas encore appris à parler aux personnes. Il ne semblait point ainsi à la rencontre. Peut-être l’avait-il était. Peut-être que, trop occupé à le contempler, Philip ne l’avait pas remarqué.


« Assurément. Nous n’avions point connaissance de la présence d’un Impérial, ici même. A Nevers. Nous aurions annoncer nostre arrivée, peut-être. Cependant, cela ne nous semblait point nécessaire. »

Il n’aimait pas répondre froidement à des hommes charmants. Le Prince allait peut-être prendre cela mal. Mais Philip ne voulait pas se laisser marcher dessus, dès son arrivée au Palais. Mécontenter la personne qui nous invite, ce n’est pas très bon. Pour lancer une discussion. Charlemagne ne semblait pas décidé à lancer une vraie conversation. Ou alors, il voulait tâter Philip avant de commencer sérieusement. Il préférait les personnes franches, parlant directement. Lui-même n’était pas forcément très franc, dans la vie de tous les jours. Cela dépendait, de son humeur. Lunatique, très. Cela agaçait parfois les gens, d’avoir devant eux quelqu’un changeant d’humeur / opinions souvent. Philip riait, souvent de cela. Une personne lui avait fait la remarque, un jour. Mais Phil l’avait recadré dans les règles de l’art après. Marquant une courte pose par une légère inspiration avant de recommencer, il dévisagea discrètement le Prince, qui semblait plus intéressé par son vin que son invité.

« Nous ne savons point combien de temps resterons-nous. Un jour, deux. Une semaine. Pas plus. Nous devons nous occuper de nos affaires. Une forge à gérer et bientôt des parcelles cultivables. Nous vous serions reconnaissant, Altesse, de nous offrir un toit pendant nostre séjour en ces terres inconnues. Pour nous. »

Suite à ces quelques mots exprimés d’un ton monotone, froid, Philip esquissa d’un léger sourire en direction du Prince. Un sourire de satisfaction. Non pas d’être ici, mais de lui avoir répondu ainsi. A ce jeu, Philip pouvait s’y prêter de longues heures sans se fatiguer. Il l’avait fait. En taverne. Et il pourrait le refaire. Aisément. Mais la donne était tout autre, là. Il n’était pas en terrain neutre mais dans le territoire de l’ennemi. Il devait agir en stratège. Prudemment, faire attention à ne pas trop effaroucher l’ennemi. Lancer quelques attaques discrètes, furtives. Attendre avant de porter le coup fatal. Il n’espérait évidemment ne pas en arriver là, et se faire jeter hors du palais. Voir être banni des terres. Juste pour avoir voulu montrer à un Prince que même un fils de seigneur à droit à un certain respect. Juste pour avoir voulu montrer à un Prince que même un fils de seigneur à droit à un certain respect. Presque aussitôt, son sourire s'effaça pour laisser à nouveau place à son masque d'inexpression. Il avait regagné de la couleur. Légèrement. Il avait reprit son tin un peu plus foncé, à peine visible, d’un homme ayant passé quelques temps au soleil, à Montpellier. Tin qui n’allait point tarder à disparaître, à cause du froid savoyard. Il faisait bon, ici. Ni trop chaud comme au Languedoc, ni trop froid comme en Savoie.

« Et vous, Altesse. Vous vivez ici, au dépend de vos autres fiefs ? »

Petit tacle. Inutile, peut-être, ou absurde. Son hospitalité n’était point très recommandable. Etre froid avec ses convives, ce n’est pas très hospitalier. Enfin. Peut-être que son trop haut rang l’a éduqué ainsi, certainement. Philip avait reçu une éducation de noble. Mais il n’avait pas été éduqué à être froid avec les autres nobles. A moins que ces derniers soient en conflits avec la famille. Il existait un conflit entre les Belrupt et les Von Frayner. Celui-ci était certainement enterré. Lui était-il rancunier.
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